Pierre MILLOTTE & Martine SAINT-ARROMAN se rencontrent dans un enjeu similaire : derrière des oeuvres abstraites et construites exprimer l’intime de chacun et son parcours de vie. Beaucoup de pudeur donc dans ce qui est donné à voir, de force aussi. L’un parle de l’espace intérieur, l’autre du temps vécu, ils se répondent, sans rien imposer.
Le plaisir de composer dans une abstraction géométrique forte permet à Martine SAINT-ARROMAN d’exprimer des sentiments, des moments, des émotions. Ses constructions architecturales constituent des lieux imaginaires colorés dans lesquels il est possible de trouver un passage, un espace de vie, une intimité. Vous êtes invités à les traverser, les visiter, les investir du regard. Des collages aux coupes franches qui accordent une place importante à la couleur et aux superpositions accompagnent les sculptures dans le même esprit : celui d’une géométrie joyeuse très personnelle.
Les tableaux de Pierre Millotte n’ont de géométrique que l’apparence. En effet, ce sont avant tout des axes des temps, délivrant des informations sur lui-même ou autrui. Dans la série des Calendriers de nuits, Pierre Millotte s’intéresse à notre vécu de dormeur. Passons-nous la nuit seul ? Partageons-nous l’intimité et la chaleur du lit avec quelqu’un ? Les tableaux montrent, sur une période de neuf ou douze mois, le quotidien de dormeurs dont les nuits solitaires sont visualisées en noir et dont les nuits à deux apparaissent en couleurs. Au gré des rythmes qui changent ou qui reviennent se dessine un journal intime silencieux, dû au seul hasard de la vie.