Du 27 juillet au 1er août, la Galerie du Génie de la Bastille accueille les oeuvres de Vincent Carpentier pour cette exposition personnelle intitulée « Brave Old Wolrd ».
Voyageur fidèle en Afrique où il a été aussi résident 7 ans, Vincent Carpentier nous invite à la rencontre de ses habitants avec lesquels il a noué depuis plusieurs années des affinités réciproques. En distillant des touches peintes dans ses photographies, il nous livre une vision personnelle de l’Afrique : « A chaque retour, les images rapportées se bousculent et se télescopent. Il y a celles que me livre l’appareil photographique et celles que je garde en mémoire où elles sont mêlées en souvenir à des couleurs, des odeurs, des températures, des sensations, des rencontres. Il s’agit alors pour moi d’intervenir sur les premières, par touches successives, retrouvant en numérique un plaisir analogue à celui ressenti sous l’agrandisseur, pour révéler peu à peu les émotions qu’elles contiennent ».
« Vincent Carpentier est un esthète.
Dans les limites d’un cadre impeccable, des lignes droites ou obliques, des rectangles et des carrés contraignent un univers retouché, déréalisé. Enceintes, murs et murailles, grilles et balustrades, câbles, passage zébré, garde-fou et garde-corps, rambardes, clôtures et piliers, structures de fer, marquises et façades de verre rythment et délimitent les espaces tracés et construits. Ces compositions révèlent une volonté d’écarter l’agitation vaine de la modernité, de mythifier le banal.
Ce sont des silhouettes noires aux contours nets, des ombres fragiles, fugaces, dissimulées et des mânes happés par le néant qui posent et passent immobiles en ces lieux. Dos à dos, dos tourné, côte à côte, solitaires et discrètes, présences absentes, elles dissimulent plus qu’elles ne révèlent. Pour Vincent Carpentier, voyageur solitaire et discret, il importe de prendre du recul, de la distance. L’artiste dissimule plus qu’il ne révèle. Ce qu’il donne à voir ce sont les limites de nos perceptions, l’instant fragile, l’échappée belle.
Élégante et sensible, son œuvre toute en retenue d’une beauté subtile et d’un onirisme limpide, cultive le mystère. Où va cet homme qui traverse une rue de Paris et qui est-il ? Que se passe-t-il ce jour-là dans cette ville et ces gens, qui son- ils ?
Le voyage poétique de Vincent Carpentier renvoie à des énigmes dont l’essence est insondable. »
d’après Christiane Gayerie