Du 12 au 14 septembre, la Galerie du Génie accueille l’exposition intitulée « Aussi loin que le tumulte m’emporte, Maroc », de la photographe plasticienne Alexandra de Lapierre.
« Arriver loin de chez moi, et être arrivée à la maison ». Il est parfois des évidences qui ne trompent pas, qui nous mettent instantanément en résonance avec l’indicible. Les œuvres d’Alexandra de Lapierre, sur le Maroc, proposent ce que le Maroc est par essence, un foisonnement pour les sens.
Comme ces étals qui regorgent de légumes, de fruits et d’épices aux odeurs envoûtantes, les œuvres d’Alexandra, explosent de couleurs et de créativité. Le Maroc lui sied bien. Il lui propose une multitude de possibles, elle, qui ne craint pas d’expérimenter. Elle s’autorise de se fondre dans le décor sans que l’on se dise qu’il y a là usurpation. Il y a des métamorphoses qui paraissent naturelles !
Son regard interroge l’espace et son appareil photographique capte les instants fugaces. Ensemble, ils s’ajustent. Ensuite, Alexandra ajoute à la création, de la création. Les bleus, les ocres, le vert ou bien encore le rose prennent possession des œuvres. Tout est là autour d’elle pour inscrire ses photos dans la vie. Comme « les glaneurs et la glaneuse » de Varda, la curiosité n’a pas d’âge. La photographie est aussi glanage. Tout est utile.
C’est une glaneuse, je vous assure. Ne le voyez-vous pas ? Pas question pour elle de rester à la surface, elle aime prendre possession d’un espace, d’un moment qui lui semblera l’éternité et qu’elle proposera ensuite à ressentir dans ses œuvres. Donner le plus à voir, le plus à vivre. Qu’importe, il est toujours urgent de recommencer. Trouver de nouveaux projets pour pouvoir encore et encore trouver un refuge qui sera sa maison. Le Maroc, pourrait-être, une de ces maisons. Sa douceur et sa rudesse lui ressemble. Les sens à l’affut sont attirés par les interstices, par les bords, les fractures… Ce qu’Alexandra nous montre est toujours un bouillonnement d’idées et de croisements.
C’est aussi dans ses mots qu’il faut aller chercher le sens de sa quête. Marrakech et Essaouira lui ont permis d’en trouver de très beaux : « La possibilité d’un bleu », « la possibilité d’une femme », « la possibilité d’un désert », « la possibilité d’une liberté »…
Autant de possibles ? Oui, dans la création tout est possible. On peut se réaliser comme femme, photographe, plasticienne.
Car l’élan vital lui fait suivre son chemin et nous souhaitons le poursuivre avec elle, année après année. Souhaitons surtout, qu’elle puisse continuer « aussi loin que le tumulte l’emporte ».
Mais ici comme ailleurs, les mains se tendent et les larmes coulent. « On ne voyage pas pour se garnir d’exotisme et d’anecdotes comme un sapin de Noel, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore… » nous rappelle Nicolas Bouvier.
Alexandra porte dans ses bagages ce sens du réel, ses visions de ce qui est éphémère mais qui malgré le temps résiste aussi. Ses portraits l’expriment. Regardez-les, regardez-la, vous verrez…
Nathalie Krauze-Bojman
Ouverture de l’exposition autour d’un verre
mardi 12 septembre 18h-20h
Vernissage
jeudi 14 septembre à partir de 18h
Atelier de 3h d’initiation au carnet de voyage photographique
le mercredi 13 – samedi 16 – mercredi 20 – samedi 23 septembre 2023 de 15h à 18h
Plus d’infos par mail
réservation via le lien https://docs.google.com/forms/