À PROPOS
Lorsque Laurence Le Moyec peint des objets reconnaissables, on devine le poids de la ville, non sans une étrange impression : l’humanité s’y fait remarquer par son apparente absence. Et lorsqu’elle semble ne plus peindre que des couleurs, c’est une sorte de visage intérieur qui surgit, de rêverie en suspens.
Un (auto?-)portrait de dos dit peut-être quelque chose de cette énigmatique présence. Peut-être aussi cette tension entre la matière et l’humain qui préside à ses activités de chercheuse et d’enseignante, au croisement de la chimie, de la physique et de la biologie, et au service de la médecine.
Et puis encore ce troublant alliage de solitude de l’artiste et de goût pour les aventures collectives. Perchée à la montagne, elle sculpte la pierre auprès des amis. À Paris, elle peint aux côtés des autres peintres. Toujours elle s’engage dans les entreprises collectives, installations, films expérimentaux, livres d’artiste, où l’intimité s’exprime par le regard des autres.
Laurent Loty