À PROPOS
je crée des images abstraites où affleure avec persistance un monde figuratif,
où il est question d’impressions fugitives, d’instants passés qui renaissent et se confrontent au présent.
Ces impressions sont troubles, difficiles à cerner, presque monochromes, fragments d’un monde en attente.
C’est pour cela que ma palette est sobre.
Elle a les couleurs de la terre, de la mer en hiver, des ciels d’automne et de gros temps, des trottoirs mouillés de villes sous la pluie.
Mes travaux n’ont pas de préalable, ils ne sont pas concertés, ils procèdent d’un ressenti.
Ils évoluent et se réalisent à la manière des portraits robots où par touches,
par hésitations, par retours en arrière, par approximations, par ajouts et par retraits,
je tends vers un réel plausible, vers une image furtive révélée et fixée.
Pour produire mes images les supports sont divers autant que les techniques.
Peintures sur toile et/ou sur papier, encres, œuvres numériques, photographies.
Il m’arrive de mixer tous ces médias.
La pureté technique n’est pas une exigence, ici prime la finalité.
J’avoue une affinité pour les mouvement picturaux du vingtième siècle et ceux qui les ont portés.
Motherwell, Rothko, Still, de Kooning, Kline, Tal Coat, Tàpies, Fautrier, Twombly, Bacon, sont des artistes qui me font vibrer.
Ils me montrent des chemins sans m’inviter à marcher sur leurs pas.
Il y a longtemps, tout au début, au sortir des études, j’ai commencé par peindre.
Très vite des choix contraints m’ont maintenus aux lisières de l’art.
J’ai été graphiste et illustrateur.
Ces métiers, où tout s’est trop bien passé, ont peu à peu volé ma liberté.
La décision prise de ne travailler sur commande que contraint par la nécessité matériel,
me permet maintenant de consacrer du temps à mes images personnelles.
Aujourd’hui, à un âge certain, je n’ai pas la sensation d’être à un tournant, mais au commencement de quelque chose.